Je reviens sur une déclaration du maire de
Toulouse qui me fait questionnement, comme on dit dans ma
paroisse (ou dans ma cité citoyenne).
Ce maire vient
de déclarer à la Dépêche du Midi (le 18 Août 2006) que :
« A Bellefontaine comme à Empalot,
nous avons vendu des terrains municipaux au prix du marché. »
Je veux bien mais le site internet musulman
consacré à cette future mosquée (http://n.lapietra.free.fr/eveil2lame/Accueil/ChercheVoisins.htm ) nous informe que :
« Nous sommes aujourd’hui logés,
gracieusement par la Mairie de Toulouse -par la Grâce de
Dieu-, dans des bungalos pré-fabriqués sur le parking de Géant
Casino. Ces locaux nous sont loués gratuitement pendant 2 ans
(jusqu’à Juillet 2007), après quoi nous devrons payer un loyer
à la Mairie. »
Doit-on penser que la location
« gracieuse » ou
« gratuite » offerte pendant deux ans par
« la Mairie » soit également « au
prix du marché » toulousain ? Dans ce cas, je
cours m’installer là-bas ! Au fait, le financement du culte musulman à
Bellefontaine par le contribuable toulousain, n’est-ce pas interdit par la loi ?
Revenons au prix de vente du terrain. Chico Ray
nous communique dans son article (1) le reçu du Trésor Public
pour le paiement du terrain vendu par la mairie : 61.600
euros. Et le site de la mosquée (http://n.lapietra.free.fr/eveil2lame/Accueil/ChercheVoisins.htm ) confirme ce prix de vente
et donne aussi la superficie dudit terrain :
« Votre contribution précieuse -Que
Dieu vous en rende Grâce- servira, si Dieu veut (« Incha
Allâh »), a déjà servi à l’achat d’un terrain d’une superficie
de 1700m2 (Chemin de Lestang Basso Cambo – 61 600 €) et
servira, si Dieu veut (« Incha Allâh »), à la construction de
l’édifice (1 151 569 €). »
Nous faisons donc la division : 61.600 /
1700 = 36 euros au mètre carré. Tel était donc
« le prix du marché » à Toulouse en 2004 ou
2005, d’après le maire de la ville qui doit connaître son
affaire. Bien.
Maintenant je recherche par Internet – vous
savez cet affreux outil qui sert à vérifier ce que nous disent
les médias et les politiciens – des terrains à vendre à
Toulouse. Le premier site signalé par la recherche est http://www.avendrealouer.fr/ (annonces de
particuliers et d’agences) et le second http://www.fnaim.fr/ (la FNAIM c’est du
sérieux, ils doivent bien connaître les prix du
marché !). Je m’arrêterai à ces deux sources, qui nous
donnent déjà une douzaine de terrains à vendre.
Voici les annonces que j’ai trouvées (hormis un
terrain destiné à un immeuble de standing, manifestement hors
de prix) :
Pour le site « A vendre à
louer » :
– 800 m2 pour 210.000 euros, soit
263 euros/m2
– 940 m2 pour 246.000 euros, soit 261
euros/m2
– 1200 m2 pour 255.000 euros, soit 212
euros/m2
– 1920 m2 pour 319.000 euros, soit 166
euros/m2
Pour le site de la FNAIM :
– 1000
m2 pour 318.000 euros, soit 318 euros/m2
– 827 m2
pour 171.000 euros, soit 206 euros/m2
– 2500 m2 pour
165.000 euros, soit 66 euros/m2
– 827 m2 178.000
euros, soit 215 euros/m2
– 2078 m2 pour 220.000
euros, soit 105 euros/m2
– 830 m2 pour 183.400 euros
soit 220 euros/m2
– 717 m2 pour 180.000 euros, soit
251 euros/m2
Evidemment, il faut affiner l’étude selon la
distance au centre ville (certains terrains semblent se situer
en pleine campagne), le quartier, etc. Mais tout de même… ça
nous donne un prix moyen de 208 euros/m2, si je ne me
trompe pas dans mes calculs. Ceci à l’heure actuelle, donc en
2006.
J’en conclu provisoirement qu’il y a à Toulouse
une inflation des « prix du marché » pour les
terrains de l’ordre de 478 % en un ou deux ans.
J’ai dû me tromper quelque part, et j’invite
donc les lecteurs à refaire mes calculs, et également à faire
d’autres recherches de terrains à vendre (ou vendus) à
Toulouse pour compléter cette ébauche d’étude. J’invite
également les journalistes locaux (par exemple ceux de la
Dépêche du Midi) à s’intéresser à cette bizarrerie.
Il faut aussi étudier d’autres hypothèses. Le
site internet de la mosquée peut s’être trompé. Le maire
aussi. Mais dans ce dernier cas, si le prix de vente a été
sous-estimé à ce point (6 pour le prix d’un !) il y a de
nouveau financement indirect d’un culte par la Mairie, et donc
illégalité. Je n’ose le penser, mais pourtant il y a des
précédents d’annulation de décisions municipales pour des cas
de figure analogues.
Et puisque nous parlions de la Dépêche du Midi,
qui a relayé le communiqué du maire, on peut s’étonner que ses
journalistes n’aient pas vérifié ce qu’on leur disait de
transmettre. Pourtant ça aurait fait un beau scoop !
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